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Adolescents et suicide

 

Le suicide représente la deuxième cause de mortalité des jeunes de 15 à 24 ans (après les accidents de la route). Néanmoins, entre 2000 et 2016, le taux de décès par suicide a diminué, notamment chez  les moins de 25 ans.

En 2016, en France, 26 enfants de moins de 14 ans et 352 jeunes de 15 à 24 ans sont morts par suicide.

En France, en 2018, 13,9 % des lycéens ont déclaré avoir fait au moins une tentative de suicide dans leur vie (soit 4 par classe) et 2,5 % des lycéens rapportent avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie qui les a conduits à l’hôpital (3,9 % des filles et 1,2 % des garçons) (EnCLASS volet lycée menée auprès de 7 155 lycéens de la seconde à la terminale).

 

Pourquoi se suicide-t-on quand on est adolescent ?

La majeure partie des adolescents (plus de 80%) n’est pas en mal-être. Néanmoins pour certains, l’adolescence est un moment de grande vulnérabilité, une période de mutations physique et psychologique et de transgression.
On ne doit pas confondre les causes profondes du suicide avec les déclencheurs du passage à l’acte. On peut avoir des idées noires et être mal dans sa peau à certaines périodes de sa vie sans arriver au suicide. Souvent un fait précis joue le rôle de déclencheur dans le processus de la crise suicidaire.


Les situations à risque

  • Les antécédents de tentatives de suicide constituent l’un des principaux facteurs de risque de décès par suicide chez les moins de 26 ans
  • La dépression
  • Les pathologies, les maladies héréditaires, les maladies somatiques ou les maladies psychiques invalidantes et les difficultés d’identification sexuelle sont des facteurs précipitants.
  • La famille connue pour son rôle nourricier, éducatif et protecteur peut parfois être source de déstabilisation, image parentale modifiée, dévalorisée
  • La communication familiale difficile, dialogue rompu, divorce, séparation, recomposition
  • La solitude, l’isolement, l’incompréhension (« je suis seul.e », « personne ne me comprend »)
  • La rupture amoureuse
  • Les difficultés scolaires (« je suis nul.le »)
  • Le manque de reconnaissance (« je n’intéresse personne », « je n’ai pas de copain »)
  • La violence, le harcèlement, la dévalorisation, l’insulte et le racket
  • Les abus sexuels, souvent masqués car la victime ne parvient pas à en parler

 

Les facteurs personnels

Si les filles expriment plus leur mal-être, les garçons le cachent et se taisent plus souvent. Les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les personnes de sexe féminin. Pour les personnes de sexe masculin, les moyens utilisés sont plus violents et mortels.


Les signes d’alerte

Celui ou celle qui souffre le manifeste souvent par un changement d’attitude ou de comportement :

  • La tristesse, les pleurs,
  • L’expression d’idées et d’intention suicidaires : « je veux mourir, vous serez bien sans moi »,
  • Le désintérêt, l’isolement, la négligence de soi et des autres personnes, la fatigue, les troubles du sommeil,
  • Les fugues,
  • La distribution d’objets personnels
  • L’agressivité contre soi et contre les autres, impulsivité,
  • Une consommation de tabac, d’alcool, de drogue qui ne se contrôle plus.
     

 

Les facteurs de protection :

  • Des relations personnelles solides
  • Un état d’esprit axé sur les stratégies d’adaptation positives et le bien-être
  • Les croyances religieuses ou spirituelles
  • La famille joue un rôle important, elle maintient le lien
  • Les copains, le groupe : on se comprend, on a les mêmes codes sociaux et les mêmes problématiques
  • Savoir, pouvoir rompre le silence, en parler à une personne de son choix (amis, parents, adultes de l’entourage, professeur, infirmière, consultation privée ou publique, structures d’écoute et d’accueil, associations spécialisées, téléphonie sociale…)
  • Ne pas rester seul, dire pour se faire entendre, accepter de se faire aider

 

Quand tout va mal, il y a quand même quelque chose qui va bien même si la personne ne le voit pas parce qu’elle est enfermée dans son mode de fonctionnement.

 

En cas d'urgence faites le 15 ou le 112

Sources :

HAS

Livret de GRAFISM ( Groupement Régional d'Actions de Formation et d'Information en Santé Mentale) pour la Normandie