Trouver de l'aide
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Il vit un moment difficile et a des paroles ou des comportements inquiétants. C’est votre conjoint, votre fils ou votre fille, un ami, un collègue, un voisin. Manifestement, il ne va pas bien.
Il se renferme, s’isole, se trouve nul, n’a envie de rien ou rien ne lui suffit. Il se sent mal dans ce monde. Le désespoir, la dépression, des idées noires l’envahissent. Vous craignez qu'il ne passe à l'acte. Vous essayez de lui dire, mais ce n’est pas facile. Lui proposer de voir un professionnel de santé le rebute. Vous vous sentez démuni.e.
Chacun de nous peut être amené à agir pour un proche. Il y a toujours une partie de la personne suicidaire qui veut vivre, et ce, jusqu’à la dernière minute. Votre aide peut agir sur l’idée que la personne a d’elle-même (« je ne vaux rien »), des autres (« personne ne peut/veut m’aider ») et de l’avenir (« ma situation ne changera jamais »).
Vos inquiétudes reposent sur vos observations, en parler est essentiel. Entendre sa souffrance, ses émotions, les pertes vécues, les regrets. Lui parler, l’écouter sans jugement permet de créer ou maintenir un climat de confiance et montre que vous vous intéressez et que vous vous souciez de lui.
« Tu as l’air soucieux, y a-t-il des choses qui te pèsent actuellement ? »
« Tu as l’air triste, quelque chose ne va pas ? »
Des questions précises sur ses besoins, ses relations avec des amis, des collègues, ses souhaits, ses valeurs, peuvent vous permettre de mieux cerner son mal-être (harcèlement, blessures amoureuses, blessures fondamentales, trahison, troubles psychiques etc.) et d’évaluer les risques.
Vous êtes mal à l’aise et craignez de prononcer le mot suicide ? Pourtant, cela déclenche en général la parole.
Etre direct avec des questions relatives au suicide est possible : « est-ce que tu souffres au point de penser que tu serais mieux mort ? ».
Si la personne vous dit oui, vous pouvez lui demander : « est-ce que tu as imaginé te donner la mort ? ».
Il sera plus simple, après cette introduction, de poser le mot suicide.
Parler directement et calmement du suicide peut vous permettre d’obtenir des réponses qui vous aideront à agir :
S’il vous parle de ses idées suicidaires, reconnaître les signes d’alerte est important. Attenter à ses jours n’est pas une volonté de mourir mais le souhait de ne plus souffrir.
Il existe des intervenants spécialisés en prévention du suicide, qui peuvent vous écouter. Ces personnes travaillent entre autres dans les Centres Médico Psychologique (CMP), les Centres Médico Psychologique Enfant et Adolescents (CMPEA) et les hôpitaux. Vous pouvez aussi parler à un intervenant scolaire, à un médecin, un psychologue, une association etc.
L’entourage d’une personne suicidaire peut jouer un rôle, mais il n’est nullement responsable de son bien-être et de ses actions. Les proches font ce qu’ils peuvent avec les informations qu’ils détiennent. Il est parfois plus difficile d’exprimer son mal-être à un proche par peur de le blesser. Des personnes ont perdu un proche par suicide alors que celui-ci avait verbalisé ses intentions. D’autres ont tenté de poser la question, mais elles n’ont pas reçu de réponse claire ou n’ont pas eu l’occasion d’aller jusqu’au bout et d’en parler vraiment. Parler n’est malheureusement pas une garantie que la personne n’attentera pas à sa vie ou qu’elle ira mieux rapidement.
Les conseils « tu devrais », la minimisation « ce n’est rien, ça va passer », la banalisation « d’autres sont passés par là avant toi », les recettes de bonheur, la moralisation « il ne faut pas dire ça » sont à éviter. Ne faites pas de promesses que vous ne pourriez pas tenir « je te promets que tout va s’arranger ». Un mieux-être soudain, sans raison bien identifiée, peut être le signe d'un passage à l'acte suicidaire planifié. La personne se sent alors soulagée d'avoir trouvé « sa » solution. En cas de doute, ne pas hésiter à en parler. Ce que votre proche vous a confié ne peut pas être considéré comme un secret. S’interdire d’en parler et de rechercher une aide extérieure risque de limiter les interventions possibles. Vous pouvez dire par exemple : « je sais que tu risques d’être fâché.e mais je vais en parler à quelqu’un parce que je te sens en danger et je préfère que tu sois fâché.e mais vivant.e ».